Le processus d'intégration régionaleL'exemple de l'Union EuropéenneIntégration régionale - L'exemple européen : Les étapes de la construction européenne

Intégration régionale – L’exemple européen : Les étapes de la construction européenne

Après la Seconde Guerre Mondiale, les pays européens ont pris conscience qu’il leur fallait coopérer pour continuer d’exister en tant qu’alternative au bloc soviétique et aux Etats-Unis. Ils décident d’unir leurs forces au niveau économique afin d’obtenir un effet de synergie et des économies d’échelle. En effet, ils considèrent que l’intégration économique bénéficie aux pays (membres et reste du monde), aux salariés, aux ménages (consommateurs et actifs) et aux entreprises.

Le drapeau européen, symbole de l'Union Européenne
Le drapeau européen, symbole de l’Union Européenne

1951 : Traité de Paris – La Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier

En 1951, le traité de Paris démarre la construction européenne en instaurant une collaboration entre les pays européens visant à favoriser les échanges et la paix, le dynamisme économique et la croissance. Il porte sur la production du charbon et de l’acier (C.E.C.A : Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier, composée de la Belgique, des Pays-Bas, du Luxembourg, de la France, de l’Allemagne et de l’Italie). Cela se concrétise par la mise en commun de la production, de la répartition et du transport via une politique homogène. La C.E.C.A instaure des quantités annuelles de charbon et d’acier à produire, mais ne fixe pas les prix afin de développer le libre-échange. Les prix sont faibles grâce aux économies d’échelle permises par la mutualisation des moyens et à un prix de marché tiré vers le bas grâce à des quantités de produits supérieures à la demande. La consommation explose alors, alimentée par la baisse des prix et les besoins de reconstruction et de réindustrialisation d’après-guerre. Le charbon et l’acier ne connaissent plus les frontières douanières à l’intérieur de la C.E.C.A qui est un vaste succès.

1957 : Traité de Rome – La Communauté Economique Européenne

En 1957, le traité de Rome démarre la deuxième étape de la construction européenne en instaurant la C.E.E (Communauté Économique Européenne) et l’Euratom (organe européen chargé de l’énergie atomique). La C.E.E devient une zone de libre-échange : c’est l’Europe des Six.

Le Royaume-Uni tente d’entrer à trois reprises en 1962, en 1969 et 1973, mais la candidature est refusée notamment du fait du veto français incarné par le Général Charles de Gaulle. En effet, le Royaume-Unis est associé à une organisation (le Commonwealth, littéralement Richesse Commune) qui lui permettrait d’introduire en Europe des produits à bas prix venant des pays du Commonwealth (d’Australie, du Canada, d’Asie, etc) qui pourraient concurrencer les produits européens et fragiliser la reconstruction européenne. Les Européens demandent donc aux Britanniques de choisir entre l’Europe et le Commonwealth qui choisissent le Commonwealth. Ils recommencent en 1969 lorsque le Général de Gaulle n’est plus au pouvoir, mais ils sont refusés pour les mêmes motifs. Les Turcs demandent leur intégration en 1969, leur candidature est étudiée depuis. Les Britanniques réussissent à rentrer en 1973 : l’Europe des Six devient l’Europe des Neuf en 1973 avec l’intégration de l’Irlande, du Danemark et du Royaume-Uni.

L’Europe des Neuf passe à l’Europe des Dix en 1981 avec l’intégration de la Grèce. L’Europe est alors considérée comme étant un véritable succès.

Cette Europe des Dix devient l’Europe des Douze en 1986 avec l’intégration simultanée de l’Espagne et du Portugal.

1992 : Traité de Maastricht – L’Union Européenne

En 1992, le traité de Maastricht transforme la Communauté Économique Européenne en Union Européenne et entame l’étape suivante de la construction européenne : le passage à une monnaie unique. La construction européenne s’accélère.

En 1995, l’Europe des Douze intègre l’Autriche, la Finlande et la Suède et passe à l’Europe des Quinze.

En 1999, l’Union Économique devient une Union Économique et Monétaire qui intègre les pays suivants : Allemagne, Autriche, Belgique, Luxembourg, France, Italie, Espagne, Portugal, Finlande, Grèce, Pays-Bas et Irlande.

En 1995, l’Europe des Douze intègre l’Autriche, la Finlande et la Suède et passe à l’Europe des Quinze.

En 2004, l’Europe s’enrichit de dix nouveaux pays pour former l’Europe des Vingt-Cinq : Estonie, Lettonie, Lituanie (3 pays baltes), Pologne, République Tchèque, Slovaquie, Slovénie, Hongrie (5 pays d’Europe centrale et orientale), Malte et Chypre (2 pays méditerranéens).

En 2007, l’Europe devient l’Europe des Vingt-Sept avec l’intégration de la Bulgarie et de la Roumanie et la Slovénie rentre dans l’euro. En 2008, c’est au tour de Chypre et Malte, rejoints par la Slovaquie début 2009. Le Royaume-Uni, le Danemark et la Suède ont décliné l’invitation à rentrer dans l’Euroland pour le moment. On les appelle les opting out (ceux qui ont choisi de rester dehors) ou les pré-in (prêt à rentrer, mais pas d’accord pour le faire).