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La théorie des organisationsLa critique sociologique de la régulation bureaucratiqueRégulation bureaucratique : les critiques de M. Crozier et P. Blau

Régulation bureaucratique : les critiques de M. Crozier et P. Blau

La régulation bureaucratique est un concept central dans le domaine de la sociologie et de l’analyse des organisations. Elle fait référence à l’ensemble des mécanismes, des règles, et des procédures qui régissent le fonctionnement des institutions et des entreprises.

La critique de la régulation bureaucratique

Les apports de Michel Crozier

Michel Crozier, sociologue français des années 1960, est principalement reconnu pour ses contributions aux concepts de décentralisation et de contrôle procédural. Il dénonce vivement d’une part l’encadrement excessif des initiatives locales et d’autre part la croyance en l’efficacité de l’encadrement rationnel. Crozier remet en question, comme Merton et Selznick, l’idée que le renforcement des dispositifs de contrôle et de régulation soit toujours bénéfique. En effet, il souligne que trop de contrôle peut entraîner une lourdeur excessive. Cela peut alors paralyser l’organisation, réduisant ainsi son efficacité et sa capacité d’adaptation. De vraies nuisances notamment en termes de flexibilité et de souplesse. Michel Crozier pointe du doigt la ritualisation des actions. Cette ritualisation peut aboutir, au bout du compte, à un véritable « cercle vicieux bureaucratique », où les actions des salariés deviennent des rituels à suivre scrupuleusement.

Une organisation bureaucratique serait une organisation qui n’arrive pas à se corriger en fonction de ses erreurs et dont les dysfonctions sont devenues un des éléments essentiels de l’équilibre

Michel Crozier

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Les apports de Peter Blau

Peter Blau a étudié deux organisations du département d’Etat américain.

L’une est une agence fédérale avec des règles à effets négatifs. L’autre est une agence locale où les règles sont contournées à cause de la relative petite taille de l’organisation. La marge de manœuvre est relativement importante dans l’agence locale. A contrario, dans l’agence fédérale, le contrôle rend la marge de manœuvre relativement petite. Les objectifs visés s’atteignent par une coopération informelle dans les petites structures. Ainsi, dans le cadre de l’agence locale, les individus ont mis en place leurs propres règles et leurs propres procédures pour atteindre leurs objectifs. Cela en raison de l’éloignement et l’absence de contrôle procédural. L’organe central ne verra pas que les individus n’ont pas respecté les règles, par conséquent cela les incite à poursuivre.

Dans les deux cas, le système bureaucratique est en échec. Dans l’agence fédérale, la démotivation des individus découle de leur conscience de leur absence de marge de manœuvre ; dans le second cas, ils sont autonomes et se créent leurs propres règles.